1927 : Le PISSADOU ? qu’es aquo ?

– ARTICLE ÉCRIT PAR MARTHE REQUI

C’est d’abord un pot de chambre qu’on mettait sous le lit quant au siècle dernier, on n’avait pas le confort que nous avons aujourd’hui. Je n’en dirai pas plus sur ce sujet….

À Lodève, ce récipient a une autre signification liée à la topographie de la ville qui joue sur son climat… et à l’histoire des Cavalcades !

Lodève est une ville qui est nichée au fond d’une verte vallée où deux rivières, la Lergue et la Soulondre l’irriguent grâce aux fortes pluies. Elle bénéficie d’un climat méditerranéen qui nous amène de fortes chaleurs et des phénomènes cévenols.

En effet, la proximité des derniers contreforts du Massif Central fait que lorsque ces phénomènes se déchaînent, ils s’y heurtent et que beaucoup d’eau tombe dans cette cuvette… Ce qui fait dire de Lodève que c’est le « Pissadou de Nostre Seigné ! » (Le pot de chambre de notre Seigneur).

Mais à Lodève, il n’y a pas que l’eau qui tombe du ciel… Ainsi, lors de Cavalcades, il était d’usage que le public aligné le long du parcours donne une pièce aux quêteurs qui la mettaient dans une boite, pour aider financièrement les organisateurs et les pauvres. Les lodévois qui étaient à leurs fenêtres eux, jetaient des pièces que les quêteurs ramassaient, ce qui n’était pas commode car beaucoup se perdaient…

En 1926, on utilisa un gros chaudron d’usine pour récupérer cette monnaie, mais ce ne fut pas convaincant.

C’est la raison pour laquelle, lors de la Cavalcade de 1927, on fabriqua un gros pot de chambre tout fleuri pour récupérer les sous que les lodévois lançaient et qui fut baptisé «  Le Pissadou de Notre Seigné » en référence à la réputation pluvieuse de Lodève  !

Aujourd’hui cette tradition dure toujours, elle a traversé les siècles et le « Pissadou 2023 » attend votre générosité.

Vous en serez remercié, car tout ce qui tombe du Ciel est béni !